Un numéro national d'information sur l'IVG, gratuit et anonyme, est disponible depuis septembre 2015. Ici une manifestation à Paris le 17 janvier 2015, à l'occasion des 40 ans de la loi Veil.

Un numéro national d'information sur l'IVG, gratuit et anonyme, est disponible depuis septembre 2015. Ici une manifestation à Paris le 17 janvier 2015, à l'occasion des 40 ans de la loi Veil.

AFP / Lionel Bonaventure

Quarante ans après la dépénalisation de l'avortement, certaines difficultés persistent. Pour garantir à toutes un accès à l'IVG (interruption volontaire de grossesse), Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a annoncé ce vendredi que l'intégralité des actes autour de l'interruption volontaire de grossesse -consultations, analyses, échographies...- sera remboursée à 100% à partir du 1er avril prochain. La prise en charge de l'acte lui-même était en vigueur depuis 2013.

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En visite dans un centre du Planning familial à Paris, la ministre a dressé un premier bilan du programme national d'action pour l'accès à l'IVG, lancé un an plus tôt. "La majorité des mesures ont déjà été prises", a-t-elle assuré. L'occasion aussi d'évoquer la loi de modernisation du système de santé, votée en décembre, qui comprend plusieurs mesures pour améliorer l'accès à l'IVG.

Un numéro d'information gratuit et anonyme

"Ces mesures seront mises en oeuvre avant l'été", a précisé Marisol Touraine. Elles comprennent la suppression du délai de réflexion d'une semaine et le renforcement de l'offre de proximité. Les sages-femmes pourront également réaliser des IVG médicamenteuses et les centres de santé, des IVG instrumentales. Chaque Agence régionale de santé (ARS) devra formaliser un programme régional pour améliorer l'accès à l'IVG.

Les outils d'information ont été également renforcés. Un numéro national (0800 08 11 11), anonyme, gratuit et accessible 6 jours sur 7 en métropole et en Outre-mer, a été lancé en septembre dernier. Des professionnels répondent à toutes questions sur les sexualités, la contraception ou l'IVG, et renseignent sur les établissements de santé pratiquant les IVG, leurs disponibilités et les méthodes pratiquées. Signe d'une demande, ce numéro vert a reçu plus de 2000 appels par mois depuis sa mise en place.

"Mon corps, mon choix, mon droit"

En parallèle était organisée une campagne d'information, "IVG, mon corps, mon choix, mon droit", pour rappeler aux femmes leurs droits et renforcer la notoriété des outils d'information officiels sur l'IVG. La campagne a permis de doubler le nombre de visite sur le site ivg.gouv.fr (entre 160 000 et 180 000 par mois).

Une réplique aux sites des organisations anti-IVG qui, sous une apparence neutre et institutionnelle, font un lobbying actif pour convaincre les femmes de ne pas y avoir recours. L'un de ces sites est régulièrement référencé sur Google avant le site officiel, posant un problème d'accès à une information fiable sur l'IVG. "Un système de référencement payant a été mis en place et les mots-clés améliorés", a indiqué la ministre, afin que le site gouvernemental arrive en tête des réponses lors d'une recherche d'information.

Le centre visité par Marisol Touraine, situé dans le 2e arrondissement de la capitale, avait fait l'objet d'une attaque de militants anti-IVG en juillet. Soixante ans après sa création, le planning familial est toujours la cible de ceux qui l'accusent de promouvoir l'avortement. Lors de la campagne pour les régionales, la candidate Marion Maréchal Le Pen avait promis de couper les subventions aux centres régionaux. Dans une lettre publiée sur L'Express, le collectif féministe Garçes lui avait répondu. "Comment, selon vous, peut-on faire baisser le nombre d'avortements? Nous avons notre petite idée: par de la prévention et un accès facilité à la contraception. Or, qui s'attelle à ces tâches? Le planning familial."

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