Stérilisation à visée contraceptive La loi du 4 juillet 2001 quel changement ?
Auteur : Annie BUREAU
A propos de la stérilisation à visée contraceptive une réflexion s’est poursuivie autour des différentes instances professionnelles représentatives depuis les années 90 et il existait une pratique médicalement justifiée mais entachée d’illégalisme.
En 1996, une enquête « coelio chirurgie gynécologique en France, instantanée 1996 » menée par la Société Française d’endoscopie gynécologique a estimé les stérilisations effectuées chaque année en France à 30 à 40000.
En 1998, un arrêt de la Cour de Cassation retenait le caractère délictueux de la stérilisation tubaire.
La cour rappelait que la ligature des trompes à des fins strictement contraceptives en dehors de toute nécessité thérapeutique était prohibée par le code civil.
En juillet 1999, les modifications de l’article 16.3 du code civil rendraient admissibles l’atteinte à l’intégrité du corps humain en cas de nécessité médicale (et non plus thérapeutique).
La position commune de l’Académie Nationale de Médecine et du Conseil Nationale de l’Ordre des Médecins le 18 avril 2000 marque un pas décisif dans l’histoire de la stérilisation volontaire. « Théoriquement interdite, pratiquement jamais condamnée depuis longtemps, mais source d’hésitations de refus et de craintes bien compréhensibles chez les médecins » (Pr SUREAU).
Le pas vers la légalisation sera franchi par les députés à l’occasion de la refonte de la loi sur l’avortement et la contraception en 2001. Evidemment le sénat était opposé à leur proposition de loi. Il a cherché à en limiter la portée en établissant des conditions d’accès très restrictives.
C’est finalement le texte rédigé par les députés qui a prévalu.
La législation française sera donc à partir du 4 juillet 2001 en harmonie avec les résolutions du Conseil de l’Europe.
Le 14 novembre 1975, le comité des Ministres du Conseil de l’Europe recommande de rendre la stérilisation chirurgicale accessible en tant que service médical.
Le 23 janvier 1999, le Conseil de l’Europe recommande une protection accrue des majeures protégées, pour limiter les sources d’irrégularité.
STERILISATION A VISEE CONTRACEPTIVE
ETAT ACTUEL DE LA LEGISLATION
Loi N°2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception.
TITRE II CONTRACEPTION
Chapitre III « stérilisation à visée contraceptive » concerne la stérilisation féminine et masculine.
Article 26
Article L. 2123 – I –
Ne peut être pratiquée sur un mineur.
Peut-être pratiquée sur une personne majeure
Volonté libre et délibérée
Information claire et complète de la femme
Ne peut-être pratiqué que dans des établissements de santé
Le médecin doit informer et remettre un dossier d’information écrit.
Délais de réflexion 4 mois après première consultation
Confirmation écrite par la femme
Médecin non tenu de pratiquer doit informer de son refus.
STERILISATION A VISEE CONTRACEPTIVE
Chapitre III
Article 27
Article 2123-2- CSP – concerne les handicapés
Stérilisation à visée contraceptive peut être pratiqué sur une personne majeure dont l’altération des facultés mentales constitue un handicap qui a justifié son placement sous tutelle a curatelle.
S’il existe des contre indications aux méthodes réversibles de contraception.
La décision appartient au juge de tutelle , saisi par personne concernée ou le représentant légal.
Le consentement de la personne doit être recherché.
Il ne peut être passé outre à son refus.
Avis d’un comité d’experts.
Un Décret du Conseil d’Etat fixe les conditions d’application de l’article
N°2002-779 3 mai 2002
Constitution du comité expert
Deux spécialistes gynéco-obstétrique
Un psychiatre
Deux représentants d’Association désignés par arrêté du préfet de région
Représentants choisis par le préfet sur une liste présentée par l’Association
Mandat 3 ans
Audition du sujet – Information au sujet. Examens demandés
Le comité d’expert donne son avis au juge des tutelles.