Les différentes étapes
Les consultations médicales préalables
Deux consultations médicales sont obligatoires. Depuis janvier 2016, le délai de réflexion obligatoire avant réalisation de l’IVG qui était de 7 jours a été supprimé.
À la première consultation, la femme formule une demande d’IVG au médecin ou à la sage-femme de son choix, qui doit l’informer des différentes méthodes, des lieux de réalisation de l’IVG et lui présenter les risques et les effets secondaires potentiels. La patiente reçoit un dossier-guide édité par le ministère chargé de la santé et téléchargeable sur www.ivg.gouv.fr .
Il existe deux spécificités pour les mineures :
Un entretien psycho-social est obligatoire.
Une autorisation parentale est demandée à la femme mineure sauf si celle-ci souhaite garder le secret vis-à-vis de ses parents. Dans ce cas, elle doit avoir recours à un adulte référent.
Médecins ou sages-femmes ne sont pas tenus de prendre en charge l’IVG mais doivent en informer immédiatement les femmes qui en font la demande et leur donner les coordonnées de professionnel.le.s susceptibles de réaliser l’interruption de grossesse.
Lors de cette première consultation ou à tout moment dans le parcours de demande d’IVG , il est proposé un dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST). LA HAS recommande la réalisation d’un dépistage de Chlamydia Trachomatis par PCR à toutes les femmes en demande d’IVG , quel que soit leur âge depuis septembre 2018.
La prescription d’une contraception ((voir la fiche HAS Contraception chez la femme après une interruption volontaire de grossesse IVG) fait partie du parcours d’IVG et peut être abordée à tout moment afin de permettre aux femmes qui souhaitent une contraception au décours de l’IVG de choisir celle qui sera la plus adaptée à leur vie sexuelle.
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Entretien psycho-social
Il est obligatoire pour une femme mineure et donne lieu pour elle à la remise d’une attestation indispensable pour procéder à l’IVG .
L’entretien psycho-social est mené par une personne qualifiée (conseillère conjugale, assistante sociale ...) qui apporte une assistance et des conseils appropriés à la situation.
Un centre d’IVG situé dans un hôpital public doit proposer des permanences destinées à ce type d’entretien, afin de permettre à la femme enceinte d’accomplir l’ensemble des démarches.
Les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF ) disposent également de personnels formés à ces entretiens.
Lorsque l’IVG est réalisée hors établissement de santé, le professionnel de santé prenant en charge l’IVG doit orienter la femme vers une personne qualifiée pour la réalisation de l’entretien, qui est obligatoire pour les mineures.
Autorisation parentale ou adulte référent
La loi précise que le médecin ou la sage-femme doit s’efforcer de recueillir l’autorisation parentale.
Dans les situations où la femme mineure exprime le souhait de garder le secret à l’égard de ses parents ou de son représentant légal au cours de l’entretien psycho social ou lors d’une des consultations préalables à l’IVG avec le médecin ou la sage-femme, ceux-ci doivent s’assurer de l’existence de l’adulte référent, personne majeure de son choix, qui l’accompagnera dans sa démarche.
Il s’agit d’un accompagnement moral, cette personne doit respecter le secret demandé par la jeune femme et n’engage pas sa responsabilité autre que morale dans cet accompagnement.
En cas d’IVG sous anesthésie générale et de recours à l’adulte référent, l’anesthésiste se dispensera d’autorisation parentale. Cependant, pour sortir de l’hôpital, la présence de ce référent sera demandée au titre de l’anesthésie générale (comme pour toute personne réalisant un geste chirurgical sous anesthésie générale).
La 2ème consultation
Elle fait suite à la première, sans délai particulier. C’est au cours de cette consultation que la femme confirme sa demande d’IVG au médecin ou à la sage-femme, par écrit.
Si le médecin ou la sage-femme ne peut pas pratiquer l’IVG , il ou elle doit alors lui délivrer un certificat attestant qu’elle s’est conformée aux consultations préalables et l’orienter vers un lieu où l’ IVG pourra être réalisée.
Les méthodes
La méthode instrumentale par aspiration :
Elle consiste en l’aspiration par voie vaginale du contenu de l’utérus.
Elle est possible jusqu’à 14 semaines d’absence de règles.
Elle peut être réalisée sous anesthésie générale ou locale.
Elle peut se faire dans un établissement de santé, privé ou public sous anesthésie locale ou générale et depuis janvier 2016, dans un centre de santé sous anesthésie locale exclusivement.
Comme toute intervention, une IVG peut comporter des complications (hémorragie , infection utérine, rétention partielle), elles surviennent de façon exceptionnelle.
Une consultation post-IVG est systématiquement proposée afin de s’assurer de l’absence de complication etré aborder la contraception si la femme le souhaite.
La méthode médicamenteuse :
Elle consiste à prendre des médicaments, délivrés par un médecin ou une sage-femme si la consultation a lieu en présentiel ou remis par le pharmacien d’officine en cas de téléconsultation.Ces médicaments (une antiprogestérone et une prostaglandine) vont déclencher des contractions, des saignements puis l’expulsion du contenu utérin.
Elle peut être proposée soit dans un hôpital public ou privé, soit chez un médecin ou une sage-femme libérale ou dans un centre de santé ou de planification, sous réserve qu’ils aient signé une convention avec un centre référent en vue de cette pratique.
Elle est possible jusqu’à 9 semaines d’absence de règles quel que soit le lieu ou professionnel consulté. Dans certains centres, elle est pratiquée jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée, même si cette pratique ne relève pas des recommandations de la HAS.
Le taux d’efficacité est d’environ 95 %.
Les complications d’une IVG médicamenteuse jusqu’à 9 SA sont rares (hémorragie (0,3 à 2,6%), rétention partielle (2 %), poursuite de la grossesse (1%) ...)
Une consultation médicale après l’IVG est indispensable pour s’assurer du bon déroulement du processus (entre le 14ème et le 21ème jour) et confirmer son succès (c’est la seule façon d’éviter de méconnaître une grossesse évolutive).
Consultation post-IVG
Quelle que soit la méthode utilisée, une consultation de suivi est comprise dans le forfait de l’IVG . Elle doit être réalisée entre le 14ème jour et le 21ème jour suivant l’interruption de la grossesse, afin de s’assurer de l’absence de complication et de faire le point si nécessaire sur la méthode de contraception choisie. A cette occasion, un entretien psycho social post IVG est aussi proposé.